Présentation

L'art est la manière
Pourquoi le sable ?
Dans l'usage du sable il y a chez Hernan L. Toro un souci qui d'après ce qu'il
a su me dire on pourrait l'appeler celui d'être trois fois contemporain.
Contemporain de la peinture rupestre : Altamira, Lascaux mais surtout
Chauvet.
Contemporain des fresque de Pompéi surtout de la villa de Mystère.
Contemporain du baroque surtout de Rubens.
Il y aurait pour lui dans l'usage du sable et des pigments un recours à la
matière pour rester contemporain et ce malgré les 30 000 ans qui les
séparent de Chauvet et de Pompéi. Un rendu par oxydation comme une
coulée équestre puis le nu. La peinture elle-même une et nue. Parfois le
sable est partiellement distribué sur la feuille soit pour suivre un tracé
d'ombre, soit pour montrer d'un bout de fond : mur ou parois à quoi vient
s'ajouter le glacis pour aborder la nudité. Blanc d’oeuf et acrylique, il ne se
sert pas de la peinture à l'huile, à tort selon moi, pour appliquer des couches
translucides. Dans l'espace d'une même oeuvre on peut voir ces deux
techniques cohabiter par entrelacs et se dissoudre dans le rendu d'un seul
aspect, pan de chair nue, éclat, ruissellement.
Je le vois encore me dire : « mais ce n'est pas tout, il y a aussi le sable, la
lumières du couchant sur une plage de Cadix dispensant un poudroiement
d'orge à la surface, puis à partir de là quelque chose qui pour moi fait
constellation. » Il se souviendrait des mille choses, il serait toujours en train
de lire « Le livre de sable » de Borges...
Olav Torben
écrivain norvégien